OGIVINE
Tu portes sur ton grand front convexe
Les tatouages-vecteurs de mon espoir;
Ces Signes qui rient de tout complexe
Et peuplent encore mes pensées ce soir.
Les feuilles de laiton et les lames de cuivre
Qui ornent ton haut visage en bois d’Ozigo
Ne cessent de me guider et de me suivre
Dans mon exode, à mille lieues de l’Ivindo.
Ogivine, ma voie! Tu es la voix silencieuse
Qui me souffles de douces litanies à Nancy,
Où je communie avec ton allure gracieuse
Pour éclairer la nuit de mon exil, loin du pays.
L’écume barbue des grands fleuves sombres
Qui grondent de colère au cœur de la forêt,
S’évapore des chutes et cascades de l’ombre
Et mousse au fond de mes encriers sans arrêt.
Je chante pour Toi, dans cet épigramme,
L’épopée d’un peuple à la recherche de Gué
Sur les traces de l’antilope de Bissobilame;
Pas à pas, jusqu’aux beaux rivages de la Zadié.
Même au plus profond de mon exode,
Espérance du paradis ou angoisse de l’enfer,
Mon âme entière est en perpétuel synode
Avec Toi, Femme des fleuves; Femme de Fer!
Benga NDJEME